Expressions libres de l’unité de recherches Migrations et société – Urmis

Le texte voté le 19 décembre à l’Assemblée nationale a été censuré le 25 janvier de plus d’un tiers de ses articles par le Conseil constitutionnel. Pour autant, la « loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » marque un nouveau tournant xénophobe qui doit nous alerter. Le vote intervient au terme d’un débat nourri d’idéologies et d’idées reçues sur les individus répondant à la catégorie administrative d’« étranger·es ». Un débat auquel les spécialistes et les acteur·ices de terrain n’ont pas été convié·es et où la parole des concerné·es, déshumanisé·es, n’a été consultée à aucun moment. La « loi immigration » consiste en une offensive d’une très grande violence contre les étranger·es et leurs droits les plus fondamentaux par un pouvoir politique qui tourne le dos à ses missions de protection. Cette loi complique encore davantage les conditions d’entrée en France et précarise toujours plus le séjour des étranger·es.

Ce texte, rédigé collectivement par des doctorant·es de l’Unité de recherche Migrations et société, a pour objectif d’aller à rebours d’un débat désincarné et d’apporter un regard descriptif et critique sur une loi déconnectée de ce réel que nous nous efforçons d’observer dans nos recherches. C’est pourquoi nous faisons le choix de nous focaliser sur certaines dispositions de la loi, en fonction de nos expertises et intérêts, pour construire une réflexion, du point de vue des sciences sociales, sur son caractère factuellement discriminant, déshumanisant, inutile et raciste.

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