Reportage de Arwa Barkallah pour le Bondy Blog publié le 3 janvier 2021

2 mois, 6 mois, 1 an, voire 2 ans d’attente… Avec la pandémie, les préfectures tardent à délivrer les titres de séjour laissant de nombreuses personnes livrées à elles-mêmes, en situation irrégulière, dans une précarité administrative et sociale. Mais si la pandémie a aggravé la situation, les dysfonctionnements multifactoriels pré-existants perdurent depuis longtemps. Reportage.

Devant les préfectures d’Île-de-France, comme dans la région lyonnaise, les demandeurs d’asile et les candidats au titre de séjour défilent au guichet d’accueil, le visage inquiet. Au guichet d’accueil de la préfecture de Lyon, les mêmes consignes de redirection vers le site internet de la préfecture du Rhône sans beaucoup plus d’explications de la part des agents préfectoraux. En face, les étudiants, les mères de familles, les exilés, s’inquiètent de voir leur situation irrégulière et celle de leurs enfants s’éterniser.

Zohra* 25 ans, se dirige vers l’accueil, le pas pressant elle repart, elle aussi bredouille. Fraîchement diplômée en finance, et originaire du Maroc, une offre d’emploi en CDI lui ouvrait les bras, mais sa demande de changement de statut d’étudiante à salarié peine à se réaliser :

« J’ai pris mon rendez-vous en septembre 2019 en vue de l’obtention de mon diplôme en décembre. Ce rendez-vous était fixé au mois de mars et la COVID-19 s’en est mêlé. Plus de nouvelles jusqu’au mois de juin. Puis un rendez-vous a été fixé au mois d’août. Mon quota d’heures de travail en statut d’étudiant a été dépassé et mon employeur m’a annoncé que si rien n’était fait, il allait être contraint de me licencier. À cause de ce quota d’heures dépassées, mon dossier est passé d’un service à un autre, et aujourd’hui un cas d’urgence m’oblige à me rendre au Maroc. Ça fait donc un an que ça dure… »

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