Cycle de conférences d’Approches Cultures & Territoires en partenariat avec la bibliothèque BMVR l’Alcazar, octobre à février 2020, Marseille

L’année 2020, fut marquée par de nombreuses tensions autour du racisme structurel mais pas forcément dans les termes du débat scientifique. La question connaît une actualité aiguë, conflictuelle et revenir sur le sens des mots sous l’angle socio-historique nous paraît être l’un des enjeux majeurs de notre époque. Que viennent nous dire ces controverses et malentendus qui embrasent l’expression du « racisme structurel » ? Quelles pistes sommes nous en capacité d’identifier pour agir collectivement et construire de nouvelles formes d’alliances, de luttes ?

Ce cycle vise à ouvrir le débat, à partir d’un état des connaissances actualisé mais aussi à construire un plaidoyer pour  s’autoriser à soulever ces questions. Il vise également à rendre visibles, audibles et discutables publiquement des questions controversées, des travaux méconnus ou peu mis en avant, ainsi que des problématisations laissant leur place aux « savoirs assujettis » (Foucault, 1997 ; Boubeker, 2004). Il souhaite enfin ouvrir un espace public autour de l’échange et de la confrontation de points de vue, sur ces questions « illégitimes » malgré leur importance sociale et politique.

Pendant ce cycle de conférences, l’équipe d’ACT proposera des journées de formation afin de favoriser la professionnalisation des acteurs sur les questions de justice sociale et de lutte contre le racisme.

Ce sera l’occasion de mettre en commun et discuter les expériences, de confronter des savoirs théoriques, pratiques et/ou tactiques produits dans différents contextes et à partir de différents points de vue : mobilisations professionnelles, militantes et syndicales, actions culturelles et création artistique, éducation populaire et expérimentations pédagogiques, recherche critique et sociologie publique, etc.

Au cours de ces journées de formation, ACT propose : de partir de l’expérience des participants pour identifier les manifestations actuelles du racisme dans les différentes sphères de la société (scolaire, judiciaire, culturelle, santé…) ; de s’appuyer sur les théories de la justice sociale pour s’approprier les outils conceptuels permettant de penser la relation entre racisme structurel et production des inégalités ; d’ouvrir un espace d’intelligence collective pour décoder cette question sensible et envisager la marge de manœuvre au sein de laquelle nous pouvons, individuellement ou collectivement, amorcer une transformation sociale.

3ème conférence

La race tue deux fois

Conférence du cycle Le racisme structurel, Marseille, ACT-BMVR

À partir d’une enquête sur la dénonciation et le traitement législatif des crimes racistes commis contre des immigrés et des descendants d’immigrés maghrébins durant les années 1970, 1980 et 1990, Rachida Brahim est l’auteure d’un ouvrage qui restitue une histoire trop méconnue et éclaire le débat sur l’existence d’un racisme structurel en France.
La confrontation inédite des données mobilisées permet de replacer cette notion dans la trame de violence ouverte par la colonisation. Fondamentalement, ces données mettent en évidence un racisme qui fait système au sein de la société.

Des grandes ratonnades de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, l’auteure nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l’heure où l’action de la police continue chaque année à être à l’origine de plusieurs morts, comme ont pu le rappeler les combats menés pour obtenir vérité et justice pour Amine Bentounsi, Lamine Dieng ou plus récemment Adama Traoré.

Rachida Brahim, Sociologue et chargée de mission au sein du centre de ressources, de formation et de recherches Approches Cultures et Territoires (ACT)

Samedi 13 février 2021 à 17h00

BMVR Alcazar – Salle de conférences
58, Cours Belsunce
13001 Marseille

Entrée libre dans la limite des places disponibles

La race tue deux fois, Une histoire des crimes racistes
en France (1970-2000) Syllepse eds, 2020

Pour aller plus loin :

https://www.france24.com/fr/video/20200615-le-racisme-généralisé-dans-la-police-une-réalité

https://marsactu.fr/les-ratonnades-de-1973-ne-sont-pas-une-parenthese-dans-lhistoire-de-marseille/

https://www.humanite.fr/rachida-brahim-pour-la-police-les-jeunes-de-banlieue-sont-des-corps-deviants-qui-doivent-etre-634247

https://www.cairn.info/marseille-annees-68–9782724622256-page-315.htm

http://memoires-histoires.org/wordpress/2017/01/19/a-lire-entretien-rachida-brahim-race-tue-deux-socio-histoire-crimes-racistes-de-traitement/

https://www.cairn.info/revue-cultures-et-conflits-2017-3-page-43.htm

https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2015-3-page-73.htm

Pour mémoire

1ere conférence :

Le racisme structurel : les termes du débat

Conférence du cycle Le racisme structurel, 2 octobre 2020, Marseille, ACT-BMVR

Mettre l’objet « racisme » au centre des questions des sciences sociales est l’un des enjeux majeurs de notre époque. Les mobilisations actuelles montrent que 37 ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, cette question reste au centre du débat public.

Cette conférence sera l’occasion de comprendre les enjeux autour des mots et faits sociaux que constitue le racisme structurel mais aussi son traitement médiatique et politique. La focale sera ainsi mise sur les mécanismes de racialisation  au sein de l’école, de la police et des politiques migratoires.

Camille Gourdeau, Socio-anthropologue, chercheure associée à l’URMIS. Ses travaux portent sur les politiques d’accueil des étrangers en France et sur les mobilisations de solidarité envers les personnes exilées.

Aude Rabaud, Sociologue, enseignante chercheure à CRISIS et à l’URMIS, Université Paris Diderot. Elle coordonne actuellement une sociohistoire du champ des relations  interethniques et du racisme en France.

Vendredi 2 octobre 2020 à 18h00

BMVR Alcazar – Salle de conférences
58, Cours Belsunce
13001 Marseille

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Fabrice Dhume, Xavier Dunezat, Camille Gourdeau, Aude Rabaud, Du Racisme D’État En France ?, Le Bord de l’eau éditeur, 2020

Pour aller plus loin : voir les travaux de F Dhume : Dhume-Sonzogni F., Racisme, antisémitisme et « communautarisme » ? L’école à l’épreuve des faits, éd. L’Harmattan, 2007 ; Communautarisme. Enquête sur une chimère du nationalisme français, éd. Démopolis, 2016.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/11/28112017Article636474504197961981.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/11/28112017Article636474504197961981.aspx

https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/le-communautarisme-cette-chimere-toxique

https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/134000758.pdf

2ème conférence :

Le 17 Octobre 1961, silence sous le fleuve

Conférence du cycle Le racisme structurel, 17 octobre 2020, Marseille, ACT-BMVR-Mémoires en Marche

Projection du film « Le silence du fleuve » en présence du réalisateur Mehdi Lalloui :

« À partir d’interviews de témoins et de protagonistes exprimant différents points de vue, de documents d’époque et de séquences tournées aujourd’hui, ce documentaire tente d’éclaircir la violente répression qui s’est abattue sur les manifestants algériens le 17 octobre 1961, à Paris. »

Mehdi Lallaoui, est réalisateur, écrivain et président de l’association « Au nom de la mémoire ». Il a réalisé plusieurs films sur des sujets touchant à l’histoire de l’Algérie : « Les massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945″ a reçu, en 1995, le Grand prix du meilleur film documentaire au Festival du film historique de Rueil-Malmaison, et le premier prix (catégorie évènement politique) du festival international du scoop et du journalisme d’Angers. Il aussi réalisé, « Le silence du fleuve », un film sur la manifestation des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Son intérêt pour l’histoire de l’immigration l’a amené à réaliser la série diffusée sur France 3 « Un siècle d’immigration en France » (3×57′), à écrire avec David Assouline « Un siècle d’immigration » (3 volumes, ed. Au nom de la mémoire) et à réaliser un film sur l’histoire de la déportation en 1871 de milliers de Kabyles en Nouvelle-Calédonie. Il a écrit, en 1995, « Du bidonville aux HLM » (ed. Au nom de la mémoire). Il est aussi auteur de trois romans, « Les beurs de Seine » (ed.Arcantères, 1986), « La colline aux oliviers » (ed. Alternatives, 1998) et « Une nuit d’octobre » (ed. Alternatives, 2001).

Cette projection sera suivie d’une conférence du politologue Olivier Le Cour-Grand maison.

Olivier Le Cour Grandmaison, enseigne les sciences politiques et la philosophie politique à l’Université Paris-Saclay-Évry-Val-d’Essonne. Il a notamment dirigé Le 17 octobre 1961 : un crime d’État à Paris, Paris, La Dispute, 2001 et publié Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État colonial (Fayard, 2005), La République impériale. Politique et racisme d’État (Fayard, 2009), L’Empire des hygiénistes. Vivre aux colonies (Fayard, 2014) et « Ennemis mortels ». Représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale (La Découverte, 2019).

Samedi 17 octobre 2020 à 14h00

BMVR Alcazar – Salle de conférences
58, Cours Belsunce
13001 Marseille

Entrée libre dans la limite des places disponibles